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Je n’ai jamais su ce que c’était d’aimer avec légèreté. Pour moi, l’amour a toujours été une question de survie. Dès que je m’attachais à quelqu’un, c’était comme si je lui donnais les clés de mon bonheur, de ma valeur, de mon existence. Sans lui, je n’étais plus rien.

Ça a commencé très tôt, sans que je m’en rende compte. Petite, j’avais besoin d’être rassurée en permanence, de sentir que j’avais une place, que j’étais aimée. J’étais celle qui faisait tout pour ne pas décevoir, qui anticipait les moindres désirs des autres, qui se modelait en fonction des attentes. Parce que si je faisais tout bien, si je ne dérangeais pas, on ne m’abandonnerait pas.

Puis, j’ai grandi. Et cette peur est restée.

Tomber amoureuse… et disparaître

Quand j’ai rencontré lui, tout a été fulgurant. J’avais l’impression d’avoir trouvé ce qui me manquait, la pièce du puzzle qui allait enfin me compléter. Il me regardait comme personne ne l’avait fait avant. Il disait que j’étais spéciale, qu’il ne voulait personne d’autre. Alors, j’ai tout donné.

Très vite, il est devenu mon monde. J’organisais ma vie autour de lui. Je changeais mes plans s’il voulait me voir, je laissais mes passions de côté pour être plus disponible, j’adaptais mes opinions pour éviter les disputes. Ce n’était pas une demande de sa part, c’était un besoin en moi : être aimée passait avant tout.

Mais petit à petit, la peur s’est installée. Une peur sourde, omniprésente. La peur qu’il se lasse, qu’il trouve mieux ailleurs, qu’il réalise que je n’étais pas assez. Alors, j’étais dans l’anticipation permanente. Un message sans réponse et mon cœur s’emballait. Un “je t’aime” moins fréquent et j’entrais en panique.

J’ai commencé à surveiller son comportement, à chercher des signes, à scruter ses moindres réactions. Et surtout, j’ai commencé à m’effacer encore plus. Je voulais être la fille dont il ne pourrait jamais se passer.

Mais plus je m’accrochais, plus il semblait s’éloigner.

L’amour qui fait mal

Les disputes ont commencé, et avec elles, une douleur que je n’avais jamais connue. Je pleurais en silence quand il sortait sans moi, je passais des nuits entières à me demander ce que j’avais fait de mal. Mais au lieu de prendre du recul, au lieu de me dire que je méritais mieux, je m’accrochais encore plus.

Parce qu’au fond, je ne savais pas qui j’étais sans lui.

J’ai accepté des choses que je n’aurais jamais tolérées avant. Il répondait moins vite ? Je me disais que j’étais trop exigeante. Il était distant ? Je trouvais des excuses à son comportement. Il me parlait mal ? Je me convainquais que c’était moi qui poussais trop loin.

J’aurais tout accepté, tant qu’il restait. Parce que l’idée qu’il parte me terrifiait plus que tout.

Et puis, un jour, il est parti.

Le vide après la dépendance

C’est difficile d’expliquer ce que j’ai ressenti. Ce n’était pas seulement de la tristesse. C’était un trou béant, une sensation d’effondrement total. Comme si je venais de perdre une partie de moi. Parce qu’en réalité, je n’avais jamais existé en dehors de lui.

Les jours qui ont suivi ont été une torture. Chaque réveil était un rappel brutal de son absence. Chaque endroit où nous étions allés ensemble était un piège à souvenirs. Je regardais mon téléphone toutes les cinq minutes, espérant un message. Je vivais dans l’attente, incapable d’accepter la réalité.

Puis est venue la colère. Pas contre lui. Contre moi.

Comment avais-je pu en arriver là ? Comment avais-je pu me donner entièrement à quelqu’un au point de ne plus savoir qui j’étais sans lui ?

C’est là que j’ai compris : ce n’était pas seulement lui que je pleurais. C’était moi.

Se reconstruire après la dépendance affective

Ça a pris du temps. Beaucoup de temps.

J’ai dû réapprendre à être seule. À ne pas chercher de validation extérieure. À supporter le silence sans paniquer.

J’ai dû comprendre que l’amour ne devait pas être un combat, qu’on ne devrait pas avoir à supplier pour être aimé.

J’ai dû me redécouvrir. Ce que j’aimais, ce que je voulais, ce qui me faisait vibrer, indépendamment de quelqu’un d’autre.

J’ai compris que la solitude n’était pas une punition, mais un passage nécessaire pour me retrouver.

Et surtout, j’ai appris à m’aimer. Pas de cette manière conditionnelle, pas en fonction du regard de quelqu’un d’autre. Mais pour ce que j’étais, avec mes forces et mes failles.

Aujourd’hui, j’aime autrement

Je ne vais pas mentir : la peur de l’abandon est toujours là, quelque part. Mais elle ne dicte plus mes choix.

Aujourd’hui, quand j’aime, ce n’est plus par besoin. Ce n’est plus une question de survie. J’aime parce que j’en ai envie, pas parce que j’ai peur d’être seule.

Je ne cherche plus quelqu’un pour me compléter. Parce que je suis déjà entière.

Si ces mots résonnent en vous, si vous vous reconnaissez dans cette histoire, sachez une chose : vous méritez un amour qui ne vous demande pas de disparaître pour exister.

Vous méritez un amour où vous pouvez être vous-même, sans peur, sans sacrifices constants.

Et surtout, vous méritez de vous aimer vous-même, avant tout.

Categories: Mental Health

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